Le présent article aborde la question de l’implantation de l’école au Mali à partir d’une analyse en milieu rural.
Considérée comme une institution étrangère, l’école a été imposée par le fait colonial. D’abord élitiste, elle a été
démocratisée aux premières heures de l’indépendance avec une ouverture à tous les enfants. Malgré les cadres
formés, la construction des infrastructures, l’école est loin d’être cette institution qui incarne l’unanimité.
A partir d’une posture analytique reposant sur les résultats de plusieurs recherches, cet article met en exergue les
questions de rejet de l’école. Les données de référence sont qualitatives. Elles interrogent les logiques et
représentations des acteurs sur les rapports entre l’école et la société. Le fil conducteur de cette contribution est
de montrer que le rejet de l’école dans les milieux ruraux est source d’ambivalence à cause du déphasage entre
l’institution scolaire et l’éducation traditionnelle et la relégation de l’école dans ces milieux.